L’AccroNic | Place à la finale!

Rome ne s’est pas fait un jour, les empires de la FPF non plus. Nous aurons droit à des confrontations épiques au sommet de la Division 5 afin de couronner les conquérants de la saison hivernale 2016 dans les catégories A et B.

Il s’est joué approximativement 22 352 minutes de football pour arriver à ce point. 44 équipes rongent aujourd’hui leur frein, relayées au rang de simples spectateurs. Nul doute qu’elles préparent dans l’ombre un retour en force.

Seulement 32 joueurs auront l’opportunité de transformer tous ces efforts en or. Ils ne le savent peut-être pas encore, mais ils sont des privilégiés qui pourraient réussir un exploit plus grand qu’eux. Car peu importe les succès passés, c’est ce qu’ils feront à ce moment précis qui fera d’eux des champions ou des finalistes.

Samedi après-midi, chaque seconde déterminera l’issu du match.

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Vous retrouverez dans cette dernière chronique de la campagne une synthèse étoffée des demi-finales ainsi que mes prédictions pour les deux rencontres ultimes.

 

À un match du championnat

 

J’ai été discret jusqu’ici au sujet de mes prédictions antérieures plutôt désastreuses, mais je peux me vanter d’avoir été juste dans celles entourant les plus récentes parties. J’ai correctement prophétisé 3 des 4 résultats.

 

D5-A

 

Conférence A

 

–>Dope Boys (8-5) 0 – 20 Gators (8-5)

L’absence du quart partant Éric Lalonde est survenue à un bien mauvais moment. C’est Xavier Comtois qui a dû prendre la relève, lui qui avait occupé avec brio ce poste à la semaine 7 dans une victoire de 18 à 15 contre les Sticky Hands.

Son manque d’expérience l’aura toutefois rattrapé face à des Gators intraitables en défensive. Il n’a complété que 42% de ses tentatives, n’a engrangé que 51 verges aériennes et a en plus été victime de deux larcins. Certes, le rusheur Kevin St-Pierre n’a pas aidé sa cause comme je l’avais prévu (2 sacs).

Les receveurs Robbi Dejean et Ridwan Abdur ont eu des soirées très tranquilles en attaque, tandis que Félix Ménard n’a pu répéter sa magie des quarts de finale. Les Dope Boys peuvent quand même se targuer d’avoir limité l’attaque des “Crocos” à 113 verges combinées.

Il faut dire que les Gators ont eux aussi connu une performance pondérée, se satisfaisant de ne faire que le nécessaire pour quitter le Stade Hébert avec un aller simple en finale.

Eddy Martinez y est allé d’une autre solide prestation en séries. Il a capté 9 ballons pour 60 verges et a effectué 5 plaqués. C’est cependant son coéquipier David Beltrami qui a été le plus incisif en offensive avec une récolte de 59 verges et 2 majeurs.

 

Conférence B

 

–>Flagrant Fouls (8-5) 24 – 25 Sphinx (9-4)

Olivier Ouellet n’a pas exécuté de sac durant ces 44 minutes de jeu. Ça ne l’a pas empêché de museler Ross Olshansky au sol. Le quart-arrière des Flagrants Fouls avait obtenu deux touchés contre les Verges Folles il y a quelques jours et a gagné au total 185 verges terriennes en 2016. Il n’est pas le plus mobile à sa position, mais il a souvent fait mal à ses adversaires grâce à ses jambes.

Ce blocus terrestre a permis aux Sphinx de demeurer dans le coup même si Étienne Cloutier a lancé 3 interceptions. En somme, cet affrontement a davantage ressemblé à la mythique série Guerre des étoiles qu’aux scènes d’anthologie du film Troie. Le fait que les couvreurs des Sphinx puissent se concentrer uniquement sur la passe leur a permis de surveiller adéquatement les prolifiques receveurs des Flagrant Fouls.

D’un côté, Olshansky a cumulé 213 verges et a rejoint 4 receveurs différents entre les 4 cônes orange. Cloutier a quant à lui frôlé les 200 verges et a imité son vis-à-vis pour le nombre de touchés. Philippe Cloutier a par ailleurs reçu deux de ses passes payantes et poursuivit une lancée de 202 verges et 3 majeurs depuis le début des séries.

Or, un autre point tournant a été la capacité des Sphinx à contrôler l’explosif Matt Leblanc. Lui qui avait réalisé 8 majeurs en 8 attrapés depuis le début des parties éliminatoires en a amassé qu’un seul cette fois. Oui, il a collé 5 attrapés pour 97 verges, mais ce sont les points qui font la différence à la fin d’un match.

Mention spéciale dans la défaite à Ryan Castiel. Il a aidé à rendre cette partie palpitante avec 7 plaqués, 2 passes rabattues et 1 vol de cuir. Après tout, ce fut une bataille de convertis qui aurait pu aller d’un bord comme de l’autre.

 

D5-B

 

Conférence A

 

–>Junkyard Dogs (11-2) 40 – 25 Ghosts (8-5)

Après une première demie décevante, des Ghosts ravagés par les blessures sont revenus dans le match en livrant un combat sans merci à leurs rivaux à leur retour sur le terrain.

Le problème c’est que les Junkyard Dogs ne forment plus cette équipe qui s’assoyait paisiblement sur ses lauriers lorsqu’elle jugeait une avance satisfaisante ou prétendument insurmontable. La bande à Jason Rossie a bataillé jusqu’au dernier sifflet et a également remporté la deuxième moitié.

Se frottant à une tertiaire opportuniste, Gabriel Wiseman a intelligemment décidé de tester souvent le rusheur Joseph Sifakis au lieu de baser son attaque strictement sur le jeu aérien. Il a gagné 61 verges en 5 portées, en plus d’un touché. Le défi de Wiseman était surtout d’éviter les mains ennemies et il y est parvenu.

Ça n’aura cependant pas été suffisant vu la grande forme dans laquelle se trouvait le quart-arrière Rossie. Celui-ci a parachevé 19 de ses 21 tentatives (!!!) pour mériter 219 verges et 5 majeurs. Son acolyte préféré et joueur du match Hugo Allamanno a connecté avec lui à 5 reprises pour 111 verges et 18 points. Allamanno a conclu un excellent quart de travail avec 1 interception et 2 passes déviées.

Au final, les Ghosts n’ont pu rivaliser avec un groupe plus équilibré et plus adroit. Ils peuvent malgré tout être excessivement fiers de leur saison car ils ont fait mentir les pronostics plus souvent qu’autrement.

 

Conférence B

 

–>Sunshine Island (9-3-1) 13 – 45 Small Giants (10-3)

Les Small Giants ont été plus géants que petits mardi soir. Ils se sont dressés tels des gratte-ciels devant les passes de Sunshine Island, obligeant Matthew Cinquino à chercher un détour par des ruelles pour arriver à destination (10 courses & 73 verges)

La vitesse de Cinquino lui permet de faire constamment avancer les poches de sable, mais elle devient une arme à destruction massive uniquement quand le quart-arrière étoile est capable d’établir la passe. Nous en avions eu récemment un bel exemple face aux Fuzzy-Kittens

N’étant pas productif par la voie des airs pour une rare fois de l’année, Cinquino s’est mis à forcer le jeu. Daron Migdesyan et Nick Rompotinos (6 plaqués & 1 pick-6) se sont alors amusés à ses dépens en saisissant deux de ses relais.

Cinquino n’a lancé que 12 interceptions en saison régulière et il en a catapulté 7 dans ses deux dernières sorties. Inévitablement, son équipe n’était guère habituée à devoir réparer les pots cassés, voire à tirer de l’arrière tout simplement. Le timing pour essayer de nouvelles expériences a donc mal tombé puisque les Small Giants ont marqué 25 points dans les 22 premières minutes de la joute.

L’offensive dévastatrice des Small Giants ne s’est évidemment pas fait prier pour profiter des soubresauts de Sunshine Island pour s’imposer. Justin Lerner a de nouveau été fameux en connectant avec 7 receveurs différents pour 6 majeurs contre 0 interception.

J’aurais dû écouter mon intuition!

 

Un rendez-vous avec l’histoire

 

Il n’y a plus de section et plus de conférence à présent. Il ne reste que les deux meilleures formations de chaque catégorie. Faites vos jeux!

 

D5-A

 

*Les statistiques proviennent de l’intégralité de la campagne hivernale 2016

 

–>Sphinx (9-4) c. Gators (8-5)

 

Offensive: Avantage Gators (2 245 verges combinées & 50 touchés) / Sphinx (2 161 verges combinées & 40 touchés)

Défensive: Avantage Gators (168 plaqués, 25 interceptions, 12 sacs, 30 passes rabattues & 1 touché) / Sphinx (167 plaqués, 15 interceptions, 12 sacs, 37 passes rabattues & 2 touchés)

Impondérables: Avantage Gators (20 interceptions contre, 2 en séries) / Sphinx (20 interceptions contre, 5 en séries)

 

J’ai écrit dans mon dernier texte que les Sphinx étaient passés sous le radar, et ce principalement à cause de la blessure subie par leur pivot de longue date, Étienne Cloutier. Ils ont prouvé encore une fois mardi soir qu’ils appartiennent à l’élite de la Division 5. Ils ont fraîchement battu Team Rocket et les Flagrant Fouls, de bonnes équipes du circuit, et bien sûr la grosse pointure Obamacare. Ils frapperont toutefois leur Waterloo à leur prochaine sortie.

Il n’y pas plus dangereux qu’une équipe entrée en “mode survie” avant l’ensemble de ses compétitrices. Avec une fiche de 1-5, les Gators n’avaient pas le choix de remporter toutes les rencontres restantes au calendrier régulier pour espérer s’assurer une place en parties éliminatoires. Eh bien, ils n’ont pas perdu depuis ce moment crucial.

Les Gators sont bâtis sur mesure pour les matchs sans lendemain. Ils ont longue feuille de route en séries, ils ont vécu de l’adversité cette saison et il a fallu qu’ils se soudent afin de se relever. Et ils ont plusieurs athlètes hyper talentueux qui se présentent à chaque rencontre, spécialement lorsque la défaite n’est pas une option.

Martinez (20 plaqués), Beltrami (143 verges & 6 touchés), Charles Diodati (2 interceptions) et le pivot Corey Walwaski (508 verges & 12 passes de touché) excellent depuis le 23 mars.

Je vois mal comment les Sphinx pourront survivre à ce rouleau compresseur. Les Gators n’ont été inquiétés que par Watch Me Whip dans le tournoi hivernal en cours, l’une des équipes ultras dominantes de la D5-A. De leur côté, les Sphinx ont passé près de perdre lors de leurs 3 dernières parties. Ce n’est pas seulement la logique qui appuie les Gators, c’est le gros bon sens.

Les Sphinx ont eu superbe saison, mais ils devront s’avouer vaincus face à la force de frappe des Gators.

 

D5-B

 

*Les statistiques proviennent de l’intégralité de la campagne hivernale 2016

 

–>Junkyard Dogs (11-2) c. Small Giants (10-3)

 

Offensive: Avantage Small Giants (2837 verges combinées & 67 touchés) / Junkyard Dogs (2 565 verges combinées & 67 touchés)

Défensive: Avantage Small Giants (161 plaqués, 30 interceptions, 12 sacs, 32 passes rabattues et 3 touchés) / Junkyard Dogs (147 plaqués, 29 interceptions, 16 sacs, 34 passes rabattues et 3 touchés)

Impondérables: Avantage Junkyard Dogs (10 interceptions contre, 1 en séries) / Small Giants (12 interceptions contre, 0 en séries)

 

Durant ces deux années en tant que chroniqueur de la Division 5, j’ai rarement vu deux équipes de ce niveau s’affronter une fois la ”vraie campagne” débutée. Qui plus est, je n’ai jamais eu autant de difficulté à trancher entre deux opposants. C’est dire comment ses clubs ont façonné à leur façon cette saison hivernale 2016. Je crois sincèrement que les Junkyard Dogs et les Small Giants auraient pu terminer en finale dans la D5-A tellement elles sont de calibre.

Ces bons mots doivent cependant faire place à mon choix. Une décision que j’estime être bien justifiée ci-dessous.

À mon avis, les Small Giants l’emporteront. Justin Lerner, le quart-arrière par excellence cette saison, est inarrêtable. Il a complété 71% de ses tentatives, en obtenant au passage 534 verges aériennes et 15 passes de touché depuis le commencement des séries. Le numéro 15 a aussi été capable de courir lorsqu’il en a eu besoin, comme en font foi ses 31 verges et son majeur récoltés en 3 petites portées durant la même période (290 verges & 18 points au sol en 2016).

Son groupe de receveurs est de plus largement supérieur à celui des Junkyard Dogs. On n’a qu’à penser aux prodigieux Migdesyan, Rompotinos et John Madimenos pour en être persuadé. Sans rien n’enlever aux Junkyard Dogs, le spectaculaire Allamanno est pas mal laissé à lui-même.

J’en imagine déjà me rappeler à l’ordre à la lecture des dernières lignes en vantant la mobilité ravageuse de Rossie. Désolé, mais c’est moi qui dois vous sonner quelques cloches.

Les Small Giants viennent de laisser 73 verges à Matthew Cinquino (725 verges cette année), de loin le pivot le plus mobile de toute la Division 5, et sont quand même sortis victorieux par un écart de 32 points. Certes, l’attaque de Sunshine Island ressemble en plusieurs points à celle des Junkyard Dogs et les Small Giants ont intercepté à 5 reprises les joueurs de Sunshine Island (1 pick-6), leur conférant que 82 verges aériennes.

Qu’est-ce qui explique la domination de la défensive des Small Giants? Leur rapidité. Leurs défenseurs se ruent comme des lions en chasse sur le joueur en possession du ballon. Leur poursuite est très efficace et leurs joueurs réussissent les plaqués. Or, leur plus belle qualité est de plier sans casser.

Les cerbères des « Bleus » ont laissé 530 verges jusqu’ici en séries, mais uniquement 9 majeurs. En d’autres mots, les Small Giants ont ce qu’il faut pour résister à la puissance des Junkyard Dogs. Ils sont rodés pour ce genre de combat où une seule équipe repart sur ses jambes. Puis, si une offensive de la trempe de celle des JK peine contre la défensive des Creamsicles, je crois qu’elle n’est pas sortie d’affaires contre les Small Giants.