La Tribune | Regard sur la ligue – Partie 2

L’illustre écrivain français Paul Léautaud écrivait dans son fameux Journal littéraire paru à titre posthume en 1968 que « le caractère d’un homme se voit dans sa démarche ».

Terminées les excuses, au diable les egos. La mi-campagne fait place à la “vraie” saison messieurs! Votre billet pour les séries ne se gagnera pas par magie et même si vous croyez que les jeux sont faits, le dé peut toujours rouler en votre faveur comme en votre défaveur.

Vous devez redoubler d’ardeur car personne ne vous fera de cadeau à ce point-ci. Sortez de votre zone de confort, regroupez-vous pour revoir vos stratégies à la table de dessins.

Réveillez-vous! Vous aurez sans cesse les mêmes résultats si vous vous entêtez à faire la même chose. Réinventez-vous et comme le disait si bien Léautaud, « quand on ne connaît rien, on trouve tout admirable ».

Ne soyez pas ces joueurs qui restent dans un canevas tracé d’avance, élargissez vos horizons. C’est vous qui déterminez vos propres frontières.

 

Le 13e joueur

 

J’ai assisté à 3 parties enlevantes il y a une semaine, dont voici mes résumés.

 

Samedi 17 février 2018 – 22h et 23h, Complexe Bell

 

 

D5-B / Spartans (4-2) 21 – 19 Straight Outta Breath (1-4-1)

 

Ne comptant jamais sur un effectif constant, Straight Outta Breath (SOB) devait composer avec un alignement réduit alors qu’il n’était que 6 en uniforme.

Or, Corbin McGee est tombé au combat après un faux mouvement sur une feinte décontenançante d’un adversaire. Une sévère blessure au genou qui a forcé SOB à se défendre en infériorité numérique très tôt dans le duel.

SOB a étonnamment tenu le fort très longtemps en défensive dans cette épreuve. Ces braves gaillards menaient même à l’entracte 13 à 6!

Le problème s’est révélé plutôt de l’autre côté du ballon, soit le manque de chimie momentanée entre le relayeur habituellement précis Max Marini et le spectaculaire marchand de vitesse Shaq Lattimore venu en remplacement.

En fait, les deux ont voulu connecter plusieurs fois sur de longs tracés verticaux où Lattimore avait créé plusieurs pas de séparation mais la distribution s’avérait souvent trop longue. Ces coups de circuit auraient clairement fait une différence dans l’issue de cette joute.

Ne reste qu’avoir quatre options de passe au lieu de 5 augmente la qualité de la couverture rivale pour sa gouverne. Ceci dit, Marini connaît une période en dents de scie en ayant subi 12 vols de cuir et en ayant concédé 10 sacs en 6 rencontres.

Une chance que l’explosif Mickey Marini était en forme ce soir-là et a réussi à transformer plusieurs courts jets en gains appréciables avec son athlétisme. Il a conclu la partie avec 31 verges et un doublé.

Ce qui a fait le plus mal toutefois à SOB est la grandeur des Spartans vis-à-vis sa petitesse. Qu’on parle des plaqués in extremis de Dale Messi (2 plaqués & 1 larcin) grâce à sa portée, des jump ball récurrentes à l’élancé Charles-David Martel (6 attrapés, 80 verges & 2 majeurs), ou l’implication majeure du longiligne James Colley qui a amassé 39 verges en attaque et 3 plaqués et une interception en défensive.

Martel a d’ailleurs fréquemment embêté le pivot Marini à la position de rusheur, se braquant devant lui comme un joueur-écran devant un gardien de but au hockey.

Malgré tout, SOB a eu une opportunité de revenir de l’arrière quand Lattimore s’est mis à performer comme il en est capable. Il a multiplié les beaux plaqués et a fait une prise aux dépens de James D’Andrea dans les ultimes minutes au cadran.

Malheureusement pour eux, ils n’ont pu égaliser la marque à 21 suite au tardif touché du receveur Marini quand Messi a saisi les fanions d’un de leurs troupiers à une verge d’un converti de deux points réussi.

***

Informations supplémentaires:

 

-Il s’agissait du dernier match du fabricant de jeu Alexis Bessette avant une opération au genou (ligament croisé antérieur). Il a spécialement fait sentir sa présence en défensive avec 4 plaqués et une passe rabattue, dont un en sautant dans le rideau pour priver SOB d’un premier jeu sur un quatrième essai;

-Je trouve que les Spartans sont plus du calibre de la D4-B, voire la D4-A, que de la D5-B. Je me doute qu’ils veulent remporter un premier championnat dans un niveau inférieur avant de faire le saut, mais leur progression stagne à force de rester année après année dans un niveau moins adapté;

-Corbin McGee a dû être épaulé par ses coéquipiers pour quitter le terrain. Il a dit avoir entendu un bruit de claquement lors de sa blessure. Ce n’est jamais bon signe. Je lui souhaite prompt rétablissement!

 

D5-B / Super Saiyans (4-2) 44 – 25 Falcons (6-1)

 

On a eu droit à un choc de Titans alors que ces deux puissances de la D5-B s’affrontaient. Et le spectacle a été à la hauteur de mes attentes!

Avec d’aussi bonnes formations en présence, on dirait que même les arbitres ont voulu ajouter leur touche de suspense. Tellement qu’à un certain moment de cet échange de ping-pong en première moitié, les officiels distribuaient une pénalité aux deux jeux.

Raphael Ducas-Lapalme, l’arme à destruction massive de l’hyper expérimenté Pat Lefebvre,  a passé près d’inscrire les premiers points au tableau indicateur de façon ahurissante après avoir saisi une longue offrande de son quart-arrière. L’un des hommes “zébrés” a toutefois jugé que « Super-RDL » avait commis de l’obstruction sur son couvreur.

Ce n’était que partie remise pour lui puisque les Falcons ont efficacement conclu une première série offensive grâce à une belle réception de Ducas-Lapalme. Séquence ponctuée par des jeux à haut taux de réussite par l’entremise du fiable Stéphane Turmel notamment. Yannick Chénier en contribué en ajoutant un point sur la transformation.

Sauf que c’est à ce moment que le rouleau compresseur conduit par Jordan Allard s’est mis en marche, au grand dam des Faucons. Les Super Saiyans ont sonné la réplique de brillante manière. Quelques passes dans les zones de couvertures intermédiaires plus tard, le mobile Allard a fini le travail lui-même avec ses jambes.

Certes, la relance antagonique est venue d’une bombe de 30 verges de Lefebvre à RDL.

Allard a ensuite décampé pour 32 verges jusqu’au bout, avant de voir ce touché effacé par un foulard orange. Fâché de la tournure des événements, le substitut Dilan Daoust y est allé d’un superbe attrapé d’une main pour faire avancer les poches de sable. Jared Gallant a jumelé ses efforts avec ceux d’Allard pour permettre aux siens de reprendre les devants.

Mais le Falcon Turmel a remis son équipe sur les rails en y allant d’un tourniquet pour déjouer un poursuivant avant de filer dans la zone de buts.

C’est là que le possible marathon offensif s’est arrêté sèchement. Les Super Saiyans ont pris le contrôle du rythme en démontrant leur constance inébranlable, une commande trop lourde pour leurs vis-à-vis.

Tyler Doucette a complètement surpris les Falcons en recueillant un relais de 40 verges d’Allard dans son panier entre les 4 cônes. Certes, son expulsion pour avoir invectivé un rival a littéralement fouetté les Super Saiyans!

Lefebvre a étrangement semblé trouver la soupe chaude et a maintes fois commencé à forcer le jeu. Au lieu de jouer pour gagner, il a joué pour ne pas perdre. Il a notamment décoché un long ballon en direction de Ducas-Lapalme, mais c’est plutôt le vétéran GM Kolethras qui en a profité pour ajouter une interception et un touché à ses impressionnantes statistiques en carrière.

Les Falcons n’ont jamais pu s’en remettre, manquant d’opportunisme à répétition autant en offensive qu’en défensive. Allard a même poussé l’insulte à l’injure en retournant un larcin jusqu’au bout sur le dernier jeu du match.

***

Informations supplémentaires:

 

-Je connais très bien l’ensemble du collectif des Falcons puisqu’ils jouent dans la merveilleuse Ligue de touch-football de Boucherville avec moi. Or, ils m’ont épaté en première demie et déçu à la reprise. Je ne m’attendais à ça de leur part.

 

Dimanche, 18 février 2018 – 22h, Stade Hébert

 

D3 / Dad Bods (2-4) 19 – 20 ODB’S (3-3)

 

On a eu droit à un duel âprement disputé à St-Léonard!

Mais qui a pris une tournure folle alors qu’un scénario totalement différent semblait s’écrire sous nos yeux.

Les Dad Bods, menés par l’ultra polyvalent Rich Humes, a pris le contrôle des hostilités sans attendre. Ils semblaient filé vers une victoire facile tellement l’attaque de ODB’s ne parvenait pas à s’établir sous la tutelle d’Antonio Lanni (9/17, 46 verges & 2 interceptions).

Humes utilisaient sa rapidité à bon escient, et rejoignait ses coéquipiers avec aisance.

C’était avant que ODB’s ne décide sagement de confier les ficelles de l’infanterie à Chris Olson. À sa première tentative de la rencontre, Olson a retourné la faveur à Lanni en lui laissant une passe payante.

Déjà le joueur le plus productif de sa formation avec 6 attrapés et 25 verges, Olson a poursuivi sur sa lancée en complétant tous ses relais et en amassant 1 autre touché.

Matt << Shutdown  >> Kirouac s’est aussi amusé à jouer les trouble-fêtes. Connaissant déjà un fort match en couverture, le Hall-of-Famer a volé un jet  de Rich Humes et a décampé pour 6 points en se faufilant entre deux poursuivants laissés l’air ébahi dans son sillage.

Un converti plus tard, ODB’S prenait les devants pour la première fois et ce, pour de bon.

***

 

Informations supplémentaires:

 

-Chris Olson venait de me battre en D4-A avec The Comission précédemment. On dirait qu’il lui restait encore des lapins dans son chapeau même après une partie! Il n’est peut-être grandement reconnu comme QB, mais les résultats ne mentent pas: il sait comment gagner des parties!;

-Matt Kirouac m’a vraiment impressionné lors de cette partie. Toute la rencontre, il s’est chargé de surveiller l’électrique Vinny Gualano. Lui aussi au Temple de la renommée de la FPF, il a dû trouver sa soirée longue n’ayant capté aucune passe.

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Voilà c’est tout pour moi cette semaine. Si vous avez des questions, affirmations ou informations à formuler, vous pouvez toujours m’écrire via mon courriel au [email protected].